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Laurent Schweizer

3. Une conscience cosmique

Dernière mise à jour : 14 déc. 2024

Dans cette série d’articles, j’aimerais témoigner de trois expériences d’unité survenues durant mon existence, de l’enfance à l’âge adulte. De manière surprenante, ces expériences se sont toutes produites à la suite d’intenses souffrances psychiques. A l'origine de ma vision du monde, elles m’ont offert un contact privilégié et répété avec la « Source », autrement dit avec notre nature essentielle.

En décalage

Lorsque la crise sanitaire de la Covid-19 éclate, je n’arrive pas à adhérer spontanément à la narration relayée par les mass médias si bien que je me retrouve en décalage avec mon entourage, en particulier professionnel. Cette divergence dans la lecture des événements n’est pas nouvelle. La philosophie m’a habitué à me déprendre de toutes les opinions semblant aller de soi. Mais les mesures, impactant le quotidien de chacun, rendent l’évitement difficile, d’autant plus que je me sens appelé à exprimer mon désaccord. Quiproquos et accrochages se multiplient durant lesquels je ne me sens ni compris ni même entendu dans mes choix et mes valeurs. De fortes résistances remontent à mesure que se rouvrent d’anciennes blessures. Le flux continu d’informations auquel je m’expose pour analyser les événements finit de me saturer. Aussi, pour enrayer un début de burn out, je me décide à prendre mes distances afin de me ressourcer.


Le cadeau de l’univers

Dans l’espoir de défaire les tensions accumulées, je me rends pour la première fois à une séance de respiration holotropique, méthode d’expansion de la conscience par le souffle. Tout se déroule comme prévu jusqu’au moment où, à l’occasion d’une pause respiratoire, je remarque qu’un sourire s’est dessiné à mon insu sur mes lèvres. Une intense et chaleureuse sensation remonte sur la droite de ma poitrine comme si du velours venait la caresser de l’intérieur. Au même moment s’installe dans mes oreilles un fond sonore métallique, comme lorsqu’on tourne à fond le bouton d’une stéréo avant que la musique ne démarre. Je sais d’emblée, pour l’avoir déjà expérimenté auparavant, que ce qui se déploie en moi est un magnifique cadeau, le cadeau de l’univers.


Vaste ! Si Vaste !

Je me sens à l’évidence dans mon corps d’homme, tout comme je suis à l’évidence dans une pièce boisée. Pourtant, dès l’instant où se ferment mes yeux, je me retrouve totalement immergé dans l’espace intersidéral. La Terre et les petits problèmes humains s’éloignent de moi à mesure que ma conscience se dilate horizontalement. Fasciné par la phénoménale expérience, je me répète inlassablement : « Vaste ! Si Vaste ! » La présence s’intensifie. Le temps est suspendu. Je ne suis plus que Vision - pure source de lumière - vacuité pleine et sans forme se déployant dans l’obscurité infinie et rien d’autre. Plus rien d’autre !


Tout bonnement orgasmique

Lorsque je m’assois pour boire un peu d’eau, je n’éprouve plus la moindre envie de bouger. Je n’ai plus ni gène ni douleur. Je crois ne m’être jamais senti aussi bien dans mon corps. Quand je me recouche, mon expiration s’approfondit. J’observe de longues rétentions à vide, sans la moindre peur du vide, sans avoir peur de mourir. Mes mâchoires se mettent à trembler, suivies de mes mains. Une grande quantité d’énergie circule dans mon corps qui est maintenant secoué de spasmes. Une sensualité inhabituelle se déploie dans mes membres que je ne peux retenir de se frotter à la couverture. A chaque expire se laisse entendre une expression sonore de plaisir. Cela n’a vraiment rien de sexuel, et pourtant ! ce que j’éprouve est tout bonnement orgasmique.


Tout est accompli

Quand le phénomène perd un peu en intensité, je fais quelques pas dans le jardin. La frontière entre moi et le monde est devenue poreuse. Je ne regarde plus le monde, le monde me traverse. Un silence s’est installé en moi que les sons de la campagne n’altèrent pas. J’ai le sentiment que Tout est accompli. Ma confiance est totale. J’éprouve une joie intense qui demande à être célébrée par la parole. Alors que mon mental est vide, je m’étonne de la vivacité de mon esprit : les mots me viennent sans aucune difficulté. C’est ça le Réel ! A l’évidence, le reste du temps, je vis - nous vivons tous - dans un rêve ! Il faut absolument que mon amie, mon père, cette patiente en fassent l’expérience. Mon « cœur émotionnel » est quotidiennement occupé à tenter de résoudre tous les problèmes du monde. Il est pourtant si petit et si fragile, que peut-il bien y faire ? Quelle confusion ! J’avais oublié que le Cœur qui se manifeste-là a une Tout Autre Origine. Le décalage que j’éprouvais avec les autres était en moi. Il n’y a plus de décalage. C’est fini !


Laisser émerger la Source

Le lendemain au réveil, l’intégralité du phénomène a disparu et je passe la journée entière dans une légère déprime. Mais le surlendemain matin, lorsqu’encore couché je place à nouveau mon attention sur la droite de ma poitrine, l’expérience reprend en intensité. Dans mon étonnement, je ris de bon cœur devant ce qui me semble soudainement si simple : laisser émerger la Source.


Laurent Schweizer


CONSEILS DE LECTURE

Taylor Steve (2011), S’éveiller, Pourquoi les expériences d’éveil surviennent-elles et comment les rendre permanentes, Canada : Le Dauphin Blanc.

Le Roy José (2006), Eveil et philosophie, Paris : Accarias L’Originel.

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